8 novembre 2024 : Visite des caves du Café de Paris
Rendez-vous est donné aux 22 participants à l’entrée des caves du Café de Paris pour cette visite organisée par Anne-Marie.
Estelle, notre guide, nous conte l’histoire du lieu :
Cubzac et ses carrières calcaires abritent les caves du vin effervescent Café de Paris depuis 1562.
Les Etablissements Cousteau (fondés par l’oncle du commandant au bonnet rouge en 1898) ont pour activité le négoce de vin et l’élaboration de grands vins mousseux dans les anciennes carrières de pierre de Saint André de Cubzac.
Après la 1ère guerre mondiale, René Lalou reprend l’entreprise en 1920. Les Ets Gay Mousse fabriqueront des vins effervescents. Epousant Mme Dubonnet, René Lalou deviendra le directeur général de la maison Mumm en 1935, puis Perrier Jouet en 1959.
En 1967, Dubonnet, Cusenier et Cinzano déjeunent un midi au restaurant de St André de Cubzac, le Café de Paris. Ils relancent l’activité sous ce nom plus prestigieux qui fera leur succès.
De 1975 à 1985, l’activité s’industrialise : on passe de la « méthode champenoise » et la prise de mousse en bouteille à la méthode « cuve close » qui permet une nette amélioration des produits. Café de Paris exporte alors, notamment au Japon, des vins effervescents aromatisés à l’ananas, au litchi, à la pêche... Le terme « crémant » devra se substituer dorénavant à « méthode champenoise ».
En 2020 Cordier by in vivo achète le site à Pernod Ricard et le site s’ouvre au public.
Après cette rétrospective, Estelle nous explique le process de fabrication des produits :
Pour l'élaboration d’un vin effervescent, mousseux, champagne, etc… une seconde fermentation du vin doit être effectuée, en mélangeant du vin (acide et à faible taux d’alcool), des levures et du sucre sous forme de liqueur de tirage.
La consommation du sucre par les levures dégage du CO2 qui produit alors l’effervescence.
Un crémant ou un champagne est élaboré en 12 mois, un vin mousseux l’est en 6 mois.
Vient ensuite l’ajout de liqueur de dosage (avec un vin qui peut être différent pour équilibrer l’assemblage final), et la finalisation du dosage en sucre : Brut Nature 0 g/L de sucre ajouté, 12 g/L pour le Brut,17g/L pour l’extra dry et 35 g/L pour le demi-sec.
Tout au long des galeries, qui accueillent par ailleurs une exposition des peintures de A-MO, des panneaux retracent l’histoire de Cubzac et de son plateau, depuis 35000 av J.C. (d’après les découvertes préhistoriques faites par Camille Jullian) jusqu’à nos jours, et nous donnent des informations sur les cépages et la production européenne.
Les caves abritent également une champignonnière.
En fin de visite, c’est l’heure de l’apéritif ! une dégustation des vins nous est offerte à la boutique.
Puis nous partons gaiement vers le lieu du pique-nique.
Une fois repus, une randonnée de 8 km menée par Catherine va nous mener aux deux ponts traversant la Dordogne.
Le pont ferroviaire de Cubzac, mis en service en 1886 sur la ligne de Chartres à Bordeaux-St-Jean, relie Cubzac-les-Ponts à Saint-Vincent-de-Paul. Il a été construit par les Ets Daydé & Pillé. Sa ressemblance et sa proximité avec le pont routier Gustave Eiffel ont longtemps laissé le doute sur le nom du constructeur.
Détruit par les Allemands le , il a été reconstruit et remis en service en voie unique le et en double voie le suivant.
Le pont routier Gustave Eiffel :
Jusqu’au début du XIXe siècle, la traversée de la Dordogne se faisait par un système de bac que Napoléon 1er dénoncera. Mais il faudra attendre la reconstruction économique de la France sous la Monarchie de juillet (1830-1848) pour voir aboutir le premier projet d’un pont à Cubzac. Inauguré le 17 août 1839, sa structure sera mise à mal par une tempête en 1869. Un nouveau projet de pont métallique verra le jour en 1879 dont la réalisation sera confiée à Gustave Eiffel. Inauguré en 1883, il sera détruit par les Allemands en 1944, puis restauré par les Ets Eiffel en 1946 et ré-inauguré en 1948. Le temps faisant son œuvre, il sera restauré entre 2016 et 2017 et ré-inauguré le 28 avril 2018.
Les photographes ne manqueront pas la belle perspective des voûtes en ogive.
Merci à Anne-Marie, Catherine, Anne et Vincent pour les explications complémentaires.
Sylvie