AU FIL DE L'ESTUAIRE
Une journée idéale pour des retrouvailles...
Après ces journées de confinement et privés de notre liberté de mouvement, cette bouffée d'air fluvial fut la bienvenue pour les randonneurs du TPB qui s’étaient donnés rendez-vous, heureux de se retrouver enfin. Le temps était idéal pour cette balade fluviale. Petit bémol, juste le temps de l’embarquement, nous restâmes masqués. Consignes sanitaires obligent... mais libérés à bord...
château Tayac
Bourg en Gironde
Nous laissons dernière nous Bordeaux dorée par le soleil matinal, pour nous glisser doucement sous le pont Chaban Delmas (souvent pour la première fois) puis le long de l’estuaire où les eaux se confondent en une onde « blonde »
L'estuaire de la Gironde, né de l'union de la Garonne et de la Dordogne qui se rejoignent au niveau du bec d'ambès s’étire sur 75 km. Dans sa plus grande largeur elle atteint 12 km (entre le phare Richard et St Seurin-d'Uzet).
Nous naviguons vers le port de Bassens, puis vers le bec d’Ambès où se rejoignent la Garonne et la Dordogne. Le jeu des marées de l’estuaire associé aux alluvions de ces deux fleuves contribue à modeler des bancs de vase et de sable. Leur déplacement sont à l'origine des îles formées au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Soudain le paysage change, devient plus sauvage, plus paisible : succession de carrelets, de châteaux dont le le château Talbot.
Le site de Gauriac le long de la route de la corniche nous laisse entrevoir ses maisons troglodytiques très pittoresques.
L’archipel de la Gironde long de 25 km s'étire entre Macau et Bourg en Gironde. IL comprend une demi douzaine d'îles. En perpétuel mouvement, elles se transforment au gré des courants, se créent ou disparaîssent. Macau l'île aux vaches rattachée à la terre, Margaux renforcée par deux navires coulés pour en conforter la pointe, l'île Cazaux fusionnée à l'île verte, l'île Nouvelle née de la fusion des îles sans-pain et Bouchaud.
Nous passons devant le verrou Vauban, triptyque défensif imaginé par Vauban pour protéger Bordeaux des attaques maritimes ennemis, composé du Fort Pâté sur son île, du site imposant de Blaye rive droite et du fort de Cussac rive gauche.
Après deux bonnes heures de navigation largement commentées par deux « marins » passionnés par la vie de l'estuaire, nous débarquons sur l'île nouvelle. Nous empruntons l'unique rue du village. L'île est inhabitée depuis trois décennies, mais on s'attendrait presque à voir débouler les enfants à la sortie de l'école.
Il était presque midi et nous décidâmes de pique-niquer à l'ombre des grands arbres. Un bel espace accueillant est aménagé à cet effet avec un nombre de tables suffisant pour nous sentir à l'aise. Après nous être restaurés, nous avons arpenté, souvent dans les deux sens, le périmètre autorisé (guère plus de 4 km) par petits groupes en toute liberté. Par la rue unique nous rejoignons les sentiers de promenade sur les digues. La plus grande partie des anciennes parcelles cultivées est colonisée par une friche d'herbacées. Le nord de l’île est entièrement rendue à la nature. Les vasières, lieu de prédilection pour l'avifaune, ont remplacé les cultures. La tempête Xintia de 2010 provoqua une brèche sur la digne NE de l'île, volontairement non colmatée pour laisser circuler l’eau librement et favoriser ainsi le développement d’espèces végétales et l'accueil des oiseaux.
N’étant, pour une fois, pas pressés par le temps, il faisait bon aussi se reposer sous les arbres, le temps d'une petite sieste pour certains ou discuter ou chanter sur fond de guitare
Histoire de l'île : C'est la réunion artificielle des îles Bouchaud et sans-pain qui donna naissance à cette île. Elle s'étire sur 6 km300 et 750m de large. (265 ha) et fait partie des communes de Blaye et de Saint-Genès-de-Blaye. Elle comptait 150 habitants en 1920 « les îlouts ». Les bâtiments restaurés : maison de maître, celles du régisseur, des ouvriers agricoles, école, local aménagé en chapelle, bâtiments agricole en témoignent. Une scénographie nous a plongés dans l'univers de ce patrimoine étonnant. Pendant trois siècles l'île fut endiguée. On y cultiva la vigne jusqu'en 1950, culture favorisée par des terres riches en sédiments, puis le maïs jusqu'en 1990. Dans les années 50 des améliorations furent apportées : électrification, forage d'un puits artésien
Qu’est-ce qui a favorisé l’éclosion de ce vignoble insulaire alors que le phylloxéra ravageait le vignoble dans les années 1870 ? Les terres agricoles des îles ont peu à peu été mises à l’abri des mouvements des marées par la construction de digues. Les vignes plantées en dessous du niveau des hautes marées, peuvent facilement être inondées, tuant ainsi les œufs du phylloxéra. Le vignoble insulaire fut épargné. Certaines îles obtinrent des prix pour la qualité de leur vin.
Rachetée en 1991 par le conservatoire du littoral, l'île nouvelle fut fermé pendant 4 ans au public. Cet espace naturel est en cours de "renaturation" depuis 2007 pour lui permettre de retrouver une forte biodiversité. 190 espèces d'oiseaux sont recensées.
dans la "Mangrove"
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Fort Paté Fort Cussac
Ile Margaux
Au retour nos navigateurs emprunterons une autre voie. Nous apercevrons Pauillac et en face, au loin derrière nous, la silhouette du phare de l'île de Patiras. Nous longeons la rive gauche en passant tout près du fort de cussac. De nombreux esteys, petits ports, carrelets se succèdent.
Quelques beaux oiseaux, une cigogne, une spatule blanche viennent s'inviter dans notre sillage. Nous approchons de Bordeaux.
Ambiance sympathique, temps idéal, navigation paisible pour cette journée de retrouvailles.
Bel été à vous tous.
A très bientôt
Michèle L.R.
Rendez-vous pour notre rentrée : le Jeudi 3 Septembre
Les "randonnées à la fraîche" sont maintenues (voir programme du 2ème trimestre)
- Jeudi 30 Juillet : forêt du Bourghail Avenue de Beutre
- Jeudi 20 Août : Gradignan (parking face au prieuré de Cayac)
Départ de la randonnée à 18h30 (pique-nique tiré du sac)
Cliquez sur les photos pour les agrandir.