Du 25 au 28 mai 2021 : séjour sur l'île de Ré
Il y a le ciel, le soleil et la mer... et un goût de liberté retrouvée !
Séjour insulaire soigneusement préparé par Marie-Pierre.
Rendez-vous à La Rochelle et visite guidée de la ville par petits groupes en respectant les consignes sanitaires... Isabelle, rochelaise d'adoption nous rejoint pour nous prêter main forte, ainsi que Nadine, membre du groupe et native de la ville.
Nous débutons notre tour de ville au pied des incontournables tours de la Rochelle : la tour de la Lanterne, dotée d'une flèche et d'une lanterne qui guidait autrefois les marins. Dénommée aussi « tour des 4 sergents ». A l'entrée du port la tour St Nicolas, verrou défensif et la tour de la chaîne dont le rôle consistait à surveiller les mouvements du port et la perception des droits de passage (toutes 2 édifiées au XIVème siècle).
La Rochelle, ville emblématique, aujourd'hui animée, vivante, après une période de léthargie forcée. D'abord tournée vers la pêche au Xème siècle , elle s'appelait « Rochella » petite roche. Dès lors qu'elle s'affranchit des tutelles féodales à la fin du XIIème siècle, elle prit son essor. Le port devint libre. Prérogative confirmée par Aliénor d'Aquitaine.
Elle connaît son apogée au XIIIème s. avec le commerce du sel et du vin. Elle entretient des relations commerciales avec des marchands venus du nord de l'Europe. Jusqu'au XVème siècle, elle restera le plus important comptoir sur l'atlantique.
Elle optera pour la cause protestante, mais son statut de ville libre menace la politique d'unification de Richelieu. Le 10 septembre 1627 le maire Jean Guiton fait tirer le canon sur les troupes royales. La répression est sans appel. Richelieu assiège la ville. Les habitants résisteront 13 mois et céderont à la famine. Conséquence : la mairie fut supprimée et la ville se trouva privée de ses privilèges.
Elle se relève très vite en entretenant des relations commerciales notamment avec le Canada, et les Antilles (pratique du commerce triangulaire).
Elle décline après la révolution et les guerres de l'empire, mais rebondit avec la création en eaux profondes du port de la Pallice en 1890.
Nous entrons dans la ville par la « porte de la grosse cloche », autrefois encastrée dans l'ancienne enceinte, elle assurait la défense de la ville. Avec la construction des tours, elle perdit son utilité pour devenir un béfroi en 1478. Modifiée au XVIIème siècle, dont elle garde aujourd'hui l'aspect.
Nous circulons au fil des rues souvent bordées d'arcades, témoins de sa vocation commerçante. Une incursion dans le charmant marché du XIXème s. au cœur de la ville. De beaux hôtels particuliers se succèdent, témoins d'un riche passé, des maisons à colombages... C'est une ville très agréable où il fait bon flâner, particulièrement le long du port.
La mairie de la Rochelle construite en 1490, sous forme d'hôtel particulier, est le symbole du pouvoir d'une cité en pleine expansion, elle fut reconstruite à la fin du XVIème siècle dans un style néo-classique et témoigne d'une profusion architecturale. Ravagée par un incendie en 2013, elle renaît de ses cendres pour retrouver toute sa splendeur.
A un jet de pont, c'est un autre univers ; l'île de Ré ou « Ré la Blanche » nous apparaît avec ses maisons basses typiques aux volets pastels. Elle s'étend sur 85 km2.
Nous découvrirons la nature rétaise à travers ses multiples visages : dunes, marais salants, forêts, villages typiques, plages, criques, d'anses, fiers et vasières ou flore et faune foisonnent. C'est tout le charme des paysages rétais.
Autrefois l'île était composée de 4 îles : Loix, Ars, les Portes en Ré, Ré. Elles ont fini par se rejoindre pour n'en former qu'une seule.
1ère étape sur l'Ile : Rivedoux-plage pour un rapide pique-nique avant de rejoindre les Portes-en-Ré où se situe notre hébergement « l'hôtel de plein air le Phare » à deux pas des marais. De là, à pied, cap sur le très célèbre bois de trousse-chemises chanté par Charles Aznavour pour une mise en jambes d'environ 8 km.
Le temps s'éclaircit. Il s'améliorera de jour en jour. Nous parcourons une partie du site du Fiers d'Ars où se situe la réserve naturelle de Lilleau des Niges (150ha), à travers un dédale de chemins.
Nous poursuivons notre randonnée par la plage et le joli bois de trousse-Chemise.
Retour vers nos bungalows soigneusement nichés dans un dédale de végétation afin de nous installer et de nous détendre...
"le Phare"
26 Mai : Départ pour une randonnée en boucle de 17 km. Nous commençons par la visite du village des Portes-en-Ré, au charme authentique ; à travers ses belles maisons, ses venelles où une profusion de végétation éclate en un festival de couleurs.
Une bonne partie de la randonnée se fera le long de la plage à marée basse. En cette période de grandes marées, les amateurs de palourdes sont à pied d'oeuvre. Rencontre insolite avec groupe de cavaliers. Nous découvrons la redoute des portes, la conche des baleines.
Au large se profile le phare des baleineaux édifié sur le rocher du Perroquet.
Au loin se dessine le phare des baleines. A l'avant une première tour de 29m fut érigée en 1682 sous Colbert. En 1854 le grand phare la remplacera. Il culmine à 57m et doit son nom à l'échouage fréquent de cétacés au XVIème s. 257 marches nous sépare du sommet... pour une magnifique vue panoramique !
La randonnée se poursuit dans les marais de Lilleau des Niges. Située au cœur des marais salants, la réserve naturelle constitue un véritable paradis de nature, géré par la ligue de protection des oiseaux ; elle est terre d'accueil des oiseaux migrateurs (on en dénombre environ 300). Nous essayons d'identifier avec une certaine satisfaction quelques espèces derrière nos jumelles : tadornes, échasses blanches, mouettes rieuses, avocettes, aigrettes, faucon crécerelle ...
Un grand nombre d'espèces nichent à peine dérangées pour la multitude de vélos que nous croisons.
Jeudi 27 Mai : Départ vers Loix enclavé entre marais salants et l'océan pour une randonnée de 14 km en direction de la pointe de Grouin (escale migratoire pour de nombreuses espèces d'oiseaux marins) et de la prise de la Lasse.
Loix est un petit port typique où se situe un authentique moulin à marée. Sa vocation première était de moudre le grain. Il fut converti en station de nettoyage du sel au XIXème siècle. Cheminement dans les ruelles enclavées, toujours abondamment fleuries, même si les roses trémières n'étaient pas tout à fait au rendez-vous.
Il était prévu ce jour-là de visiter « l'écomusée du marais salant» retraçant l'histoire de « l'or blanc ». La visite étant annulée, Marie-Pierre a sollicité un Saunier pour nous révéler son quotidien.
Nous avons rencontré un homme passionné par son métier. Ce métier vieux de 800 ans, reconnu aujourd'hui comme profession agricole, est toujours pratiqué avec des gestes ancestraux. Entre mer et terre il représente pour certains un retour à la source. La profession en voie de disparition retrouve son dynamisme grâce à quelques passionnés. On compte une centaine de sauniers sur l'Ile.
C'est un métier exigeant physiquement, rythmé par les marées, le climat, le vent, les saisons, mais valorisant et en harmonie complète avec la nature.
Le travail est méticuleux et demande beaucoup d'attention pendant la période de récolte : principalement en Juin et Juillet, mais aussi en amont (entretien, nettoyage et remodelage des bassins durant l'hiver et le printemps).
Ses difficultés : réglages complexes et minutieux des entrées d'eau, surveillance de la progression de l'eau salée dans les bassins suivant une déclivité bien précise et son arrivée dans les oeillets ou aires saunantes où la concentration est maximum pour la cristallisation (300g/l. d'eau) avant la récolte du sel. Il faut environ 3 semaines à un mois pour arriver à saturation dans les oeillets.
Malheureusement tous les termes techniques concernant les outils, les différents bassins nous ont plus ou moins échappés, malgré toute notre attention...
Après cet exposé ludique et l'accueil très sympathique qui nous a été réservé, nous partîmes chargés "d'or blanc".
Sur le chemin du retour un arrêt à Ars s'imposait, depuis le temps que nous tournions autour du clocher noir et blanc très caractéristique de l'Eglise St Etienne, l'une des plus anciennes de Ré (du XI au XVème s., à la croisée des styles, elle fut romane puis gothique).
Cap sur la Flotte. Cet ancien village de pêcheurs, est classé parmi les « plus beaux villages de France ». C'est tout le charme de ses venelles étroites et fleuries, de son marché d'inspiration médiévale. Le port enclavé en plein centre ville fut successivement : port de commerce pour l'exportation du sel et du vin, puis port de pêche et de plaisance.
Départ pour une randonnée en boucle de 12 km vers St Martin-en-Ré, capitale économique et administrative enclavée dans ses fortifications en étoile édifiées par Vauban. Cette place, commerçante de tous temps, recèle des trésors architecturaux : maison à colombages de la vinaterie, l'hôtel de Clerjotte de style renaissance. Après un tour de ville, rendez-vous fut pris pour un dernier pique-nique sous les arbres au pied des fortifications. Nous poursuivons notre chemin le long de la côte jusqu'à la flotte.
Dernière halte pour la « photo de famille » à l'abbaye Notre-Dame-de-Ré dite des châteliers, édifice du milieu du XIIème siècle fondé par les moines cisterciens. Elle gouvernait l'ensemble de l'île. C'était le point de départ de la production du sel et du vin. Très convoitée, elle fut régulièrement pillée.
Et pour certains, après les au revoir, un dernier souvenir à emporter : quelques pommes de terre de l'île, cueillies juste au pied de l'Abbaye.
L'ambiance de ce séjour fut très amicale, décontractée. Relaxation en piscine après l'effort, apéritifs musicaux avec notre trio instrumental : Marie-Anne à l'accordéon, Richard et Guy à la guitare et la voix mélodieuse de Sylvie. Les repas en terrasse (covid oblige) manquaient un peu de chaleur malgré les couchers de soleil, mais la qualité des mets et la bonne humeur compensaient largement cet inconvénient mineur...
Un grand merci à Marie- Pierre pour ces moments de convivialité enfin retrouvés, le choix des lieux, de l'hébergement, des randonnées, visites... et ce grand bol d'air.
Merci également à Jean-Claude pour son aide précieuse lors des randonnées.
Pour ceux qui n'ont pas tout retenu....
Petit lexique du saunier : utilisation d'outils traditionnels pour la plupart en bois
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La louse à fleur pour récolter la fleur de sel en surface en fin de journée
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L'ételle pour la récolte du gros sel dans le fond du bassin et le nettoyage des bassins
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Le rouable pour enlever les boues et les algues accumulées l'hiver
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La boguette, pour rejeter la vase ou remodeler le fond des marais
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Le simoussi pour la récolte du gros sel
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Le souvron pour hisser les tas (pyramides) sur les chemins.
et la dernière vidéo de notre sympathique saunier sur YouTube :
Michèle R.