Du 5 au 11 septembre : séjour dans le Finistère
Cap à l'ouest ! Sur le sentier côtier de la mer d'Iroise...
5 septembre : Le rendez-vous est fixé au Village vacances Beauséjour, choisi pour notre hébergement au Conquet.
Un arrêt pique-nique sur l'aire de Marzan nous permet un repos bien mérité. Un déluge de quelques minutes nous attendait sur la route en fin d’après-midi, mais il n’a pas réussi à entamer notre bonne humeur. Ouf ! Nous arrivons à 25 au Village, heureux de nous retrouver. Après installation dans les chalets, une petite visite du Conquet s’impose avant l’apéro.
Le Conquet, « Konk Leon » en breton, est formé sur le radical « conq » provenant du latin concha qui a donné en breton konk et en français « canche, conque » avec le sens de « baie, havre, anse… », le toponyme qualifiant des ports dont l'anse abritée était une garantie de protection pour les navires. Le deuxième élément de la forme bretonne est Leon, qui est le nom de la région historique où se situe le lieu : le pays de Léon.
Au bord de l'Océan Atlantique, séparé de la Mer d'lroise par le Chenal du Four. Le Conquet fait partie du parc naturel marin d'lroise. Le port se situe sur une ria de 2 km environ de longueur, entre la presqu'île de Kermorvan au nord où se situe le phare éclairant l'entrée et la pointe Sainte-Barbe au sud. La ria assèche à marée basse sur presque toute son étendue.
On compte une quarantaine de bateaux de pêche. L'activité principale est la pêche aux crustacés : tourteaux, langoustes. Les pêcheurs ramènent également des poissons nobles : lotte, raie, barbue, turbot.
Le Conquet compte environ 2750 habitants. La ville a conservé de nombreuses maisons de marins armateurs construites entre les XVe et XVIIe siècles, surnommées « maisons anglaises » car construites pour la plupart après les destructions subies en 1558 ; la plus connue est la ‘’Maison des Anglais’’ ou ‘’Castel Coz’’, (elle date du XVe siècle), située rampe Lombard, mais aussi la ‘’Maison du Lion d'Or’’, la ‘’maison Poncelin’’ , plus connue sous le nom de ‘’maison des Seigneurs’’. Le quai du Drellac'h et la corniche du Drellac'h ont aussi conservé quelques demeures construites par des bourgeois, négociants ou armateurs aux époques les plus prospères du commerce maritime du Conquet.
6 septembre : GR 34 sur 15 km du Conquet à l'Ile Ségal - 110 m de dénivelée positive.
Le temps couvert alterne avec de belles éclaircies. Après avoir traversé la ria par la passerelle du Croaë, nous longeons la plage des Blancs Sablons, longue de 2,5 km à marée basse, limitée par le fort de l'llette au sud et le petit port d'lllien au nord. Petites falaises et criques encaissées se succèdent. C’est l’heure du pique-nique et chacun choisit son rocher. Nous reprenons des forces, en écoutant le bruit des vagues et en regardant les mouettes voler..
Plus loin, à la pointe de Corsen se trouvent une table d'orientation et une stèle à la mémoire des marins péris en mer. Elle est le point le plus à l'Ouest en France (en dehors des îles). C'est le lieu d'implantation du Cross-Corsen, le plus grand sémaphore de Bretagne, chargé de la coordination des opérations de sauvetage et de la surveillance du trafic sur le rail d'Ouessant.
On y profite d’une belle vue sur Ouessant et surtout Molène, petite île de 800 m x 1,2 km comptant 800 habitants à l'année et qui doit sa réputation au courage et à l'habileté de ses marins.
Au loin à droite se dresse le phare de Trézien. Sa particularité est de se trouver à 500 m de la côte. Il fut construit en 1894 à partir du granit provenant des abords de la rivière Aber Ildut. Haut de 37 m, il a une portée moyenne de 35 km.
Nous passons devant une petite arche naturelle creusée par l'érosion marine avant d’atteindre l'Île Ségal, une petite île de 0,85 ha émergeant à 15 m du niveau de la mer et bordée de falaises La marée descendante dégage le cordon de sable et de galets qui la rattache au continent. Elle n’est plus habitée depuis la fin du XIXe siècle et sert de réserve aux oiseaux.
7 septembre : Randonnée de 13 km à l’ile d’Ouessant - 120 m de dénivelée positive
La météo est idéale. Nous prenons le bateau au Conquet pour une traversée d'environ une heure jusqu'au port du Stiff. De là, nous gagnons en bus le village de Lampaul, typiquement breton avec ses petites maisons en pierre.
L'île d'Ouessant est la pointe occidentale de la Bretagne. Le dicton ‘’Qui voit Ouessant, voit son sang’’ illustre de cette manière les conditions de navigation difficiles en mer d'lroise.
Ouessant comporte environ 38 km de chemins de randonnée. Sur l'île, se succèdent murets de pierres, moulins, phares et aussi des moutons... et depuis peu s'y est installé un élevage de vaches jersiaises. Nous partons de Lampaul et longeons la côte vers le phare du Créac'h. D’une hauteur de 47 m, c’est le plus puissant d'Europe. Ses deux lanternes superposées émettent un signal lumineux de huit faisceaux d’une portée de 60 km environ. Nous poursuivons notre chemin sur le sentier côtier à travers un tapis de bruyères, de ronces et de mûres. La côte est sauvage et les rochers… curieux. Après l’ancien fort de Calgrac’h (1862) nous apercevons le phare du Stiff. C’est l’un des plus vieux phares de France, construit et allumé en 1700, sous les conseils de Vauban à Louis XIV. Du haut de la falaise, nous pouvons apercevoir dans la mer deux phoques pointer le bout de leur nez. Il est déjà temps de revenir au port du Stiff. Après l’effort, le réconfort : on se réhydrate au bar de la Marine avant de reprendre le bateau à l’embarcadère.
8 septembre : GR 34 de l'anse du Dellec à Porsmilin, 13 km - 220 m de dénivelée positive.
La randonnée suit la côte de la mer d'lroise sur le GR 34. Depuis le Dellec, nous faisons face à la pointe du Diable. Le long de la côte, plusieurs forts témoignent de l'œuvre de Vauban à la fin du XVlle siècle, quand la Bretagne apparaissait comme un ''bastion avancé'' du royaume de France directement face à l'Angleterre.
Le Goulet de Brest compte plusieurs fortifications dont le fort du Dellec, le fort du Mengant construit par Vauban (1694), le fort du Minou. Le fort de Toulbroc'h, à la pointe du Grand Minou, est plus récent (1884). Nous accédons au phare de la pointe du Grand Minou par un petit pont de pierre. La pointe offre une belle vue sur le Goulet de Brest. La plage de Tregana, entourée de rochers, est une plage de sable fin aux eaux turquoise.
Sur notre chemin, nous ne manquons pas de nous arrêter devant un objet insolite : un bout des 5878 km de câble télégraphique sous-marin qui assurait dès 1898 la communication entre l’Europe et l’Amérique du Nord ! Retour au parking de Porsmilin où les véhicules avaient été déposés.
Rendez-vous à 19 h pour le kir breton.
9 septembre : Forêt de Huelgoat, randonnée de 12 km - 160 m de dénivelée positive.
La Forêt du Huelgoat se situe à une heure en voiture du Conquet. Nous sommes dans la Bretagne intérieure : l'Argoat, ou ‘’pays au voisinage de la forêt’’, a toujours été moins peuplé que l'Armor, ‘’pays au voisinage de la mer’’. Les monts d'Arrée sont la frontière naturelle entre le Finistère sud et le Finistère nord, ils culminent à 384 m (roc Trevezel et Tuchenn Gador). Ils font partie du Parc naturel régional d'Armorique. Aujourd'hui, il ne reste que quelques forêts, dont Huelgoat (‘’le bois du haut’’ en breton), une forêt de plus de 1000 ha, sur le versant sud de la chaîne des monts d'Arrée. Ce sont des bois accidentés, coupés de gorges, de ravins, de chaos de rochers composant des sites étranges : ‘’le menhir de la Mare aux sangliers’’, la ‘’grotte d’Arthus’’ qui abriterait un fabuleux trésor que le Roi Arthur aurait découvert grâce à un certain Merlin l’Enchanteur, la ‘’Pierre tremblante’’, le ‘’Ménage de la Vierge’’, le ‘’Pont Rouge’’, ‘’la Mare aux Fées . L'ensemble revêt un aspect magique riche en contes et légendes. Certains d’entre nous ont grimpé sur les hauteurs du Gouffre pour voir la ‘’stèle de Victor Segalen’’.
Au retour, nous passons par la montagne Saint Michel (380 m) où se dresse une chapelle offrant un panorama sur les monts d'Arrée et les Montagnes noires. L’incendie est passé par là cet été.
Le fond de l’air est frais le soir après dîner, aussi nous improvisons un madison sur l’estrade à la sortie du restaurant pour nous réchauffer.
10 septembre : GR 34 du fort de Bertheaume à la Pointe Saint-Mathieu (aller-retour), 18 km - 200 m de dénivelée positive.
Le fort de Bertheaume, haut de 37 mètres, a été construit par Vauban vers 1790, à la demande de Louis XIV. Il est le premier rempart de défense sur la rade de Brest.
Le long du sentier côtier, on remarque quelques traces de ‘’daviers’’, ingénieux système permettant de remonter le goémon le long des falaises abruptes Sur leur sommet, on retrouve, au-dessus de remblais de pierres sèches, des dalles de pierre percées. Celles-ci recevaient un bras en bois d’orme au bout duquel étaient fixées une goupille et une poulie supportant le câble.
La pointe Saint-Mathieu est la porte d'entrée de la rade de Brest. Le long du chemin, des stèles commémoratives énonçant les navires ayant sombré dans la rade. Nous visitons le phare (163 marches) dont le feu blanc a une portée de 50 km. À son pied, les vestiges d'une abbaye bénédictine du Vle siècle; qui aurait, selon une légende, abrité les reliques de l'apôtre Mathieu rapportées d'Ethiopie par des marins. Subsistent la façade romane, les voûtes de pierre du chœur et les arcades de la nef.
Le retour s’effectue en sens inverse. Après une dernière balade dans le village, c’est l’heure de l’apéro et ce soir nous avons le plaisir d’entendre Jean-Pierre chanter du Serge Lama accompagné par Guy et sa guitare... Au menu ce soir : crêpes à volonté !
11 septembre : fin du séjour, retour vers Bordeaux.
Un grand merci à Catherine et Daniel pour l’organisation de cet agréable séjour.
Sylvie