8 octobre : Visite du château La Roque à Saint-Germain de la Rivière
Guidés par le Président de l’Association de Sauvegarde du Patrimoine de Saint-Germain de la Rivière, nous commençons cette journée par la visite du château La Roque. Son propriétaire nous accompagne également.
Le château est édifié entre 1777 et 1788 par Pierre-Henri Dumas de la Roque, avocat et conseiller au Parlement de Bordeaux.
En 1791, la partie habitation disparaît partiellement dans les carrières. Restent de cette époque les jardins, un nymphée sans recouvrement, excavé dans la roche, suivi de plusieurs bassins en cascade, un belvédère semi-circulaire, péristyle aux 6 colonnes baguées à chapiteau toscan et ses 5 niches voutées en cul-de-four creusées dans la paroi du belvédère.
En 1793 le château La Roque est saisi, vendu comme bien national et Pierre-Henri guillotiné le 19 juin 1794. Le domaine est racheté par la famille en 1795.
La restauration néo-classique est due à Gustave Dumas de la Roque, petit-fils de Pierre-Henri, vers 1880. Les jardins et les bassins sont classés Monument Historique et le château inscrit à l’inventaire.,
Depuis le belvédère, nous bénéficions d’une jolie vue sur les vignes et un méandre de la Dordogne. On voit également en bas, à droite, « le platane de La Roque » qui se dresse majestueusement sur une hauteur de 44 mètres et compte 250 printemps ! Classé « arbre remarquable », son diamètre est de 2,38 m et sa circonférence de 7,48 m.
Nous descendons ensuite dans les galeries creusées sous le château. Les carrières ont longtemps été exploitées et sont maintenant fermées au public. Sur les parois, les carriers ont laissé des dessins représentant les outils qu’ils utilisaient. […salut éphémère au nom du temps qui fuit en effaçant nos pas… Laisser une marque pour qu’un jour peut-être, intrigué, le flâneur de l’obscurité la découvre et s’y arrête. Noircir la paroi avec la lampe à carbure, puis gratter le noir de fumée à la pointe du couteau…]. Extrait du poème « Lien » de Bertrand Grolleau (livre Les peintres de la nuit).
Puis, plus loin sur notre route, situé au lieudit de Pillé-Bourse, un lavoir a été creusé sous l'affleurement calcaire en 1894. Il a été utilisé jusque dans les années 50 et a depuis été restauré. Il comprend un bassin principal et un petit bassin déversoir.
Dans une cavité creusée dans la roche, à droite en remontant la rue, des panneaux explicatifs portent à la connaissance des touristes l’historique des sites marquants du patrimoine de Saint-Germain de la Rivière. Au fond, une grille protège une vitrine où sont exposés des silex et des os d’animaux. Traces du paléolithique tardif et du magdalénien… ? On y apprend qu'une sépulture comportant le squelette d’une jeune femme, surnommée la "Dame de St-Germain", morte il y a environ 15 000 ans, a été retrouvée dans la commune. Elle portait un collier de parure constitué de 70 canines de cerf, signe d'un rang social élevé...
Confortablement installés dans la salle de la Mairie, nous pique-niquons avant de prendre la direction d’une champignonnière. Au XVIIIe et XIXe siècle, l'industrie et l'extraction de la pierre connaissent leur apogée. Mais la guerre 14-18 met fin à cette exploitation. Commence alors dans cette carrière désaffectée la culture du champignon dite "culture en meules" jusqu'en 1960, qui évoluera vers une culture industrielle jusqu'en 1996. Plus de 100 personnes travaillent alors dans l'entreprise, rachetée par les Ets Guilbaud de Saumur. « Lo Champi Bio » y cultive à présent différentes variétés de champignons (champignon brun de Paris, shiitaké et pleurote). Il est même envisagé d'y cultiver l'endive... Après une visite des galeries et des explications concernant les procédés de mise en culture du mycelium, nous ne résistons pas à passer commande... Retrait des achats en fin de journée.
Nous poursuivons notre découverte du patrimoine : Dans le parc du château Rouet subsistent les vestiges de l’Ermitage de Saint-Aubin, cella gallo-romaine (IIIe siècle), crypte creusée à même la roche au fond de laquelle jaillissait une source. Lors de la Révolution, l’ermitage a servi de lieu de culte aux prêtres réfractaires.
Il a fait un temps très doux pour cette agréable journée organisée par Jean-Pierre, vivement remercié par la vingtaine de participants.
Sylvie