22 juin : Visite de Périgueux
Régine et Christine nous proposent aujourd’hui la visite de Périgueux, ville incontournable du Périgord blanc. Comme nous sommes nombreux, les 51 participants sont divisés en deux groupes.
Nous prenons le bus à 7h45. Un arrêt est prévu une demi-heure plus tard pour le traditionnel petit déjeuner avec brioche vendéenne. Arrivée vers 10h00 à Périgueux.
La matinée est consacrée à la visite de la partie gallo-romaine de la ville.
Remontons le temps. L'empereur Auguste fonde Vesunna (nom d'une divinité tutélaire gauloise) au 1er siècle avant JC pendant l'occupation romaine de la Gaule. Au IIIe siècle, l'empire romain subit les invasions barbares. Les Pétrocores, peuple gaulois installent leur ville au creux de sept collines. La Cité est ceinte d'une muraille de 6 à 8 mètres de haut et 1 km de circonférence, construite avec les blocs démontés des grands monuments. Nous allons découvrir les quelques vestiges encore visibles.
Construit entre le XIIe et le XVIe siècle sur l’enceinte gallo-romaine du IIIe siècle qui protégeait la Cité, le château Barrière est partiellement détruit par les Huguenots en 1575. En ruine, il est classé au titre des monuments historiques.
Deux cents mètres plus loin, nous entrons dans le Jardin des Arènes. Seules les vestiges des arènes de l’Amphithéâtre sont encore visibles. Ceinturé d’arbres magnifiques, il comprend un parcours pédagogique illustrant son histoire.
L’amphithéâtre romain, construit au 1er siècle à Vesunna, ancien nom du quartier sud de Périgueux, avait une capacité de 18000 spectateurs.
Au moyen Age, le comte de Périgord implante son donjon et les tours de son château de la Rolphie sur ses vestiges. Il est incendié en 1577 puis en 1644, les sœurs visitandines en utilisent les pierres pour construire l’église et leur couvent. En 1875, un jardin-école est construit sur le site à l’initiative du Conseil Municipal et les vestiges sont recouverts de plus de trois mètres de remblais.
Notre balade se poursuit en direction de l’Eglise Saint-Etienne de la Cité.
Bâtie dans la cité gallo-romaine des Pétrocores au VIe siècle, puis rebâtie du XIe au XIIe siècle, elle devient la cathédrale Saint-Étienne-de-la-Cité. Elle est incendiée en 1575 et détruite pour moitié par les Huguenots. En 1652 durant la Fronde, elle redevient simple église.
Bien que largement amputée, l'ancienne cathédrale a conservé une travée d'origine de style roman et deux des quatre coupoles, dont une de quinze mètres de diamètre.
L'église renferme quelques éléments remarquables dont un retable du XVIIe siècle.
L’orgue (XVIIIe), la nef et la chaire (XVIIe), le retable de la Grande Mission en chêne et noyer (XVIIe) .
Au 3 rue Bernard Claude se situe la Tour de Vésone, vestige du temple dédié à Vesunna, déesse tutelle de la ville.
Selon la légende, Saint-Front l’aurait fendue pour en chasser le démon. En fait, la brèche correspond à la porte monumentale du temple. Le bout de la passerelle qui y pénètre correspond à la hauteur initiale du sol.
Pas très loin, le Musée gallo-romain, créé par l’architecte Jean Nouvel abrite de belles collections archéologiques racontant la ville antique et les modes de vie de ses habitants.
A l’ombre et embaumés par l’odeur des tilleuls, nous longeons le canal, parfois parsemé de nénuphars, jusqu'au Pont des Barris. Long de 2,2 km, il a été creusé en 1857 pour créer une dérivation de l'Isle. Les déblais de terre ont servi de digues. Près de l'écluse de Sainte-Claire subsistent des vestiges des anciens thermes gallo-romains de Vésone.
De l'autre côté de la rive, de très belles demeures ont été restaurées. Sur la droite, l'Hôtel Salleton du XVIe et XVIIe siècle (sa terrasse était un bastion du rempart médiéval), la Maison des Consuls (ou maison Cayla, XVe siècle) avec sa galerie fortifiée, de style gothique flamboyant et la Maison Lambert (ou Maison des Colonnes, XVIe siècle), de style italianisant de la Renaissance. Plus à droite, des maisons délabrées attendent toujours un nouvel acquéreur pour que des travaux de restauration soient enfin effectués.
Passé le pont, d'autres curiosités nous attendent.
L'Eschif de Creyssac (ou loge de Guet), à ossature en bois, a été édifié au XIVe siècle à cheval sur les fortifications médiévales. Nous prenons ensuite la rue de Tourville puis rue de l'Harmonie.
La Maison du Thouin (XVe et XVIe siècle), remarquable par sa tour carrée, fut occupée par l'ordre religieux des Visitandines jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Au-dessus, le parc du Thouin avec 2 canons datant du XVIe siècle, marqués des armoiries de la ville.
Contournons la cathédrale et prenons la rue Limogeanne, bordée de beaux hôtels de style renaissance et de boutiques artisanales.
Le pique-nique est prévu sur l’Esplanade du Souvenir, allées de Tourny.
Non, nous ne sommes pas à Bordeaux mais l'histoire est similaire... Au XVIIIe siècle, l'intendant de Guyenne, Louis-Urbain de Tourny fait aménager des places, ouvrir des avenues et débute le démantèlement des anciennes fortifications. Aux fossés et aux remparts du nord de la ville succède le vaste mail des allées de Tourny.
Située en hauteur, l'esplanade nous offre une jolie vue sur la ville.
L’après-midi est consacrée à la visite de la partie médiévale de la ville.
Un peu d'histoire : à la fin du Xe siècle se développe le bourg du Puy-Saint-Front autour d'un monastère dédié à Saint-Front. Des conflits éclatent entre l'évêque, les bourgeois et les comptes de Périgord et mènent en 1240 à la conclusion d'une union entre le bourg et la cité, formant la ville de Périgueux, sous la protection de l'évêque, du roi de France et des comtes.
Le déjeuner terminé, nous avons juste le temps de prendre un café sur la Place de la Clautre. Le rendez-vous pour la visite guidée de la majestueuse basilique-cathédrale Saint-Front est fixé à 14h30.
Site remarquable des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle et classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, elle se dresse fièrement sur la colline du Puy Saint Front. Composée de deux églises bâties à différentes époques et reliées par le clocher, elle est de style romano-byzantin. Victor Hugo lui donna le surnom de « grande mosquée de Périgueux ». Restaurée au XIXème siècle par l’architecte Paul Abadie, celui-ci s’en inspira pour la conception de la basilique du Sacré Coeur à Paris.
A l’intérieur s'impose un lustre central impressionnant, témoin de la cérémonie de mariage de Napoléon III et Eugénie de Montijo à l’église Notre-Dame de Paris en 1853.
L’orgue de chœur, le mobilier, les statues et le retable du Collège des Jésuites entièrement sculpté dans le bois sont sublimés par l’éclairage des magnifiques vitraux.
Durant la Renaissance, Périgueux connaît une période de prospérité avec un développement commercial et architectural marqué par le style Renaissance.
Une déambulation dans les ruelles étroites et pavées du centre historique de la ville en témoigne et nous immerge dans le passé de ce quartier. Les hautes façades des maisons dévoilent, par leurs différents éléments architecturaux, les époques successives qu’elles ont traversé.
Au 3-5 rue Limogeanne se trouve la Maison Estignard (Coutellerie) chef d'oeuvre de la Renaissance périgourdine.
Rue de la Miséricorde, nous avons le privilège de visiter l'escalier d'une maison privée. Si les balustrades de l'escalier, initialement en pierre, sont maintenant en bois, le plafond de l'escalier, les colonnes et les modillons décoratifs soutenant les arches ont bien traversé le temps. Tout est raffinement, élégance et harmonie.
Notre promenade se poursuit à travers les ruelles du vieux Périgueux.
La Maison du Pâtissier, place St Louis aurait été construite par le cardinal de Périgord à la fin du XIVe siècle, habitée par la famille comtale et modernisée en 1518. Elle comporte une tourelle en encorbellement et les fenêtres donnant sur la Place St Louis sont de style roman, gothique, renaissance et moderne.
La Maison des Dames de la Foi, située au 4 rue des Farges, est un des rares exemples d’architecture civile du XIIe siècle. Elle a été transformée aux XVIIe et XVIIIe siècles en couvent dont la vocation était de convertir les jeunes protestantes au catholicisme.
Cette demeure aurait hébergé le connétable Bertrand Duguesclin en 1376.
2 rue de la Bride, la Tour Mataguerre, d’architecture militaire, reste la seule des 28 tours qui fortifiaient le rempart médiéval. Y subsiste encore les mâchicoulis, archères et canonnières.
En fin de promenade, un goûter nous est offert par le TPB sur l’Esplanade.
Après ce moment de convivialité fort apprécié, nous reprenons le bus en direction de Bordeaux.
Un grand merci à Régine et Christine pour l’organisation de cette sortie instructive et passionnante.
Sylvie