BALADE DANS LES PROFONDEURS  DES MARAIS…  

Promenade insolite et parfois méconnue au départ de Labarde, sauf pour la plupart des randonneurs qui savent sonder des lieux insoupçonnés…

André L. en animateur perfectionniste, nous a conduit à travers ces marais magiques ; mais aussi à travers quelques châteaux célèbres jalonnant une des routes des vins les plus prestigieuses, celle de l’appellation « Margaux »

l’élégant et harmonieux château Kirwan (37 ha) qui fut  la propriété d’un irlandais Mark Kirwan début du XVIIIe, puis  en 1858 la propriété passe à la famille Camille Godard qui la lègue à la ville de Bordeaux en 1882. Celle-ci s’en sépare en 1904. C’est un négociant en vins Schÿler qui reprend le domaine et le transmettra à sa fille.

Nous traversons le  château Cantenac Brown qui dresse sa belle façade style Tudor au milieu des vignes (42 ha). Le domaine fut acheté au début du XIXe s. par un peintre écossais John Lewis Brown qui fit construire le château tel qu’il nous apparaît. Après avoir appartenu  à Axa Millésimes, il a été racheté en 2005 par Simon Halabi (britannique d’origine syrienne).

Puis le château du Tertre.   Cette propriété connue depuis le XVIe s. faisait partie de la seigneurie d’Arsac. Nous y retrouvons Thomas de Montaigne (Frère de Michel de Montaigne). Le château  fut érigé au XVIIIe s. par la famille Mitchell. Le propriétaire actuel (depuis 1997) est Albada Jelgersma, homme d’affaires néerlandais et également propriétaire de Giscours. Notez que ce château culmine la commune de Margaux à 20 m d’altitude…

Et enfin   le château Giscours  construit au XIXe s., l’une des plus belles propriétés du Médoc, entouré d’un magnifique parc (domaine reconnu depuis le XVe s.) où nous avons assisté l’espace de quelques instants à un match de cricket (très british…)

Des châteaux, des architectures, des passés, des destins bien différents…

André avait bien programmé sa randonnée,  c’était   la période idéale pour admirer dans les marais les tapis blancs de nivéoles, cette petite plante vivace gracieuse émergeant des marais, semblable au perce- neige, en forme de cloche avec ses 6  tépales teintés de vert. Elle colonise les sous bois dès la fin de l’hiver. Nous pénétrons dans le monde feutré et silencieux des marais. Quel spectacle !

La nivéole de printemps ou leucojum vernum  (famille des amaryllidaceae – classification classique ou liliaceae – classification phylogénétique) est plus communément présente dans le nord et l’est de la France et en Europe centrale, elle semblerait de plus en plus rare en pleine nature. 

                                                                     déjeuner sur l'herbe

 Les anglo-saxons la surnomme « flocon de neige printanier ».    

Il existerait 6 espèces en France dont 4 dans le nord et l’est et 2 en Corse (acis rosae). Pourquoi en trouve t-on dans notre région et plus particulièrement dans ces marais ? Elle affectionne   les sous bois et les zones humides. Une fois bien acclimatée et établie, elle se multiplie facilement. Elle a été peut-être introduite dans ces marais fortuitement et s’est parfaitement adaptée…

Nous avons aussi trouvé le lierre terrestre, le sceau de Salomon (polygonatum multiflorum)

Et bien d’autres (orties aussi), des ombellifères, bardanes etc…  

C’était une randonnée à ne pas manquer. D’ailleurs beaucoup l’ont compris. Nous étions 51…

Michèle L.