Aujourd’hui, Nous sommes accompagnés par Michel pour cette randonnée de 19,3 km aux alentours de l’Herbe.
Au loin on aperçoit le phare. Construit en 1840, il est détruit en 1944 par les Allemands. Reconstruit en 1947, il fait 52 m de hauteur et se visite par un escalier de 258 marches... que nous ne monterons pas !
Nous ne prendrons pas non plus le petit train touristique qui traverse la presqu’île en 12 minutes sur un parcours de 2 km séparant Bélisaire de la plage de l’Horizon.

Après une balade sur le front de mer, nous nous dirigeons vers le quartier des « 44 hectares ».
En 1908, l’administration décide de vendre aux enchères un terrain boisé appartenant à l’État d’une superficie de 44 ha vers la pointe du cap Ferret en bordure du bassin, pour une mise en valeur orientée vers des activités de « chasse, pêche et station balnéaire », avec obligations de défense des berges, viabilisation, respect du code forestier, libre passage le long du rivage, mesures d’hygiène, etc.

L’acquéreur fut la Compagnie foncière des habitants du Cap-Ferret, organisme peu transparent administré par un sénateur girondin et un homme d'affaires bordelais. Il sera adjugé pour le prix d’une douzaine d’huîtres le mètre carré. De nos jours, la voirie n'est pas bitumée, l'éclairage public n'existe pas et le raccordement au tout à l’égout n’a été réalisé qu’en 2005. Les carences et la liquidation du lotisseur initial, le refus des propriétaires de se constituer en association syndicale autorisée et les constructions sans autorisation ont créé une situation juridique trouble. Ce quartier original de Robinsons fortunés a été porteur de conflits entre ses résidents et l’administration.
La flèche du Mimbeau s'est formée vers 1880, alimentée par un phénomène de dérive littorale. La baie s’appelle conche du Mimbeau. Sa longueur est d'environ 800 mètres et sa largeur atteint un maximum de 30 mètres. Très prisée par les milliardaires. C’est devenu le « Saint-Tropez » de l’Atlantique.

Dans la partie sud de la presqu'île nous nous arrêtons à Cap Ferret pour visiter l’église Notre-Dame-des-Flots. L’architecture ultramoderne de l’église, à la forme de nef de bateau renversée, demande astuce et audace. La construction est réalisée au-dessus et autour de la chapelle précédente, qui n'est démolie qu’en 1963. Elle laisse un grand voilier et la pinassote dite de l’abbé Marquaux. L’autre innovation concerne les vitraux du fond qui donnent à l’église beaucoup de lumière et d’originalité. La nef est dotée d’un balcon accessible par un petit escalier derrière un portillon. Le Christ sur la croix est sculpté dans un bois flotté. Elle est dotée de cloches électroniques en cristal, une technique révolutionnaire en 1962. Placées dans la sacristie, ces cloches ne pèsent que quelques grammes et se présentent sous la forme de 3 petits tubes de verre. À l’intérieur, des petites boules de métal tombent sur un crayon de cristal, tandis que les tubes tournent sur eux-mêmes à l’horizontale. Les vibrations, amplifiées et transmises aux haut-parleurs dans le clocher, on obtient la puissance et les mélodies d’une cloche classique.

Sur le retour nous traversons le village ostréicole de l’Herbe avec ses cabanes en bois, ses restaurants et sa fontaine, sans oublier d'aller visiter, à 300 mètres au sud du village, la chapelle Sainte-Marie-du-Cap. Achevée en 1885, la « chapelle algérienne » de style néo-mauresque est le seul élément encore existant d'un vaste domaine construit par Léon Lesca, entrepreneur de travaux publics à son retour d'Algérie. 

Ravissement total pour les 38 participants. Merci Michel.

Sylvie