19 Mars : Visite du Château de Benauge
Cette journée à thème, organisée par Régine et Anne-Marie, est consacrée à la visite du Château de Benauge. Et pour cela, nous avons rendez-vous avec Jacques et Jean-François qui nous avaient guidés lors de la visite des grottes et palombières d’Escoussans le 20 septembre 2024.
Avec quelques personnes de l’Association des Amis de Benauge, nous commençons par une randonnée de 6 km dans les alentours.
Nous nous éloignons du château. Au loin, on aperçoit le village d’Omet. Sur le chemin, des cabanes perchées dans les arbres servent de gîtes d’été.
Un sentier forestier bordé de violettes, de fleurs de pissenlits, et d’une végétation fournie nous mène à l’entrée d’une ancienne carrière. Sans aller trop loin dans le dédale des galeries, nous pouvons apercevoir une grappe de chauve-souris endormies. Mais ne les dérangeons pas plus longtemps.
Nous reprenons le sentier qui longe la Boye et nous amène aux palombières, modernes ou anciennes. Plus loin, un petit arrêt s’impose à la fontaine du roseau où Jacques nous conte la légende de Mélusine, fée des sources et des rivières…
Nous sommes invités dans un gîte à Arbis. Situé sur les hauteurs, il bénéficie d’une jolie vue. Pour agrémenter notre pique-nique, une dégustation des vins du Château Haut Domingue nous est offerte. Mais point trop n’en faut : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé...
Retour au château où Véronique Journu, sa propriétaire, nous attend à 15h00 pour une visite de deux heures.
Cette forteresse médiévale, l’une des plus importantes de la Gironde, située sur la commune de Porte-de-Benauge, est protégée au titre des Monuments Historiques depuis le 1er septembre 1995.
La forteresse a été bâtie à la fin du XIe siècle sur une « motte castrale » de 80 m de long sur 50 m de large et combine fossés, terrasse, donjon, chapelle, deux enceintes renforcées de tours et bâtiments divers. On y accédait par une tour porte équipée d’une herse et d’un assommoir. A 122 m d’altitude, elle dominait une bonne partie de la seigneurie et surveillait d’importants axes de communication dans l’Entre-deux-Mers.
Le plus ancien seigneur attesté est Guillaume-Amanieu de Benauges vers 1080.
Lors de la grande révolte gasconne de 1252-1254, Benauges fut un haut lieu de la résistance dont son seigneur, Bernard II de Bouville, était l’un des meneurs. Assiégé à l’automne 1253 par l’armée d’Henri III d'Angleterre, duc d'Aquitaine, il fallut l’emploi massif de mangonneaux pour en venir à bout, après une quarantaine de jours de résistance. Les 80 boulets de pierre (de 20 à 80 kg) exposés dans les cours du château témoignent de la violence de l’assaut. Le roi-duc Henri III fit donc réparer le château et y plaça une garnison.
Une vingtaine d’années plus tard le roi Edouard 1er donna la seigneurie à Jean 1er de Grailly qui avec ses descendants agrandirent et perfectionnèrent leur forteresse jusqu’au milieu du XIVe siècle.
Enfin, le 18 juin 1426 par décision royale d’Henri VI, roi de France et d’Angleterre, la vicomté fut officiellement érigée en comté de Benauges.
Appartenant à la famille des ducs d’Epernon au début du XVIIe siècle, un vaste corps de logis moderne est alors bâti au détriment de parties médiévales du château. Puis de nombreux réaménagements et le percement de grandes ouvertures au XVIIIe siècle vinrent s’ajouter au corps de logis.
Dix siècles plus tard, la bâtisse qui a résisté à deux sièges passe dans le giron d’une illustre famille bordelaise, descendante d’un notable anobli sous Napoléon 1er. Sa démolition fut organisée après la Révolution. Différents propriétaires l’occupèrent. De la partie occidentale, symbole de la puissance seigneuriale, ne restait plus en 1834 que des ruines magnifiques et émouvantes …
Depuis son acquisition par Auguste Journu en 1913, six mois avant la Première Guerre mondiale, trois générations se sont déjà succédé pour préserver ce patrimoine girondin.
Pour les férus d’Histoire, voici un premier lien et un deuxième.
Merci à Régine et Anne-Marie pour cette journée captivante.
Sylvie