9 mars : St Michel de Rieufret - 18 km
Les prévisions météorologiques poussaient les randonneurs à rester au coin du feu en ce dimanche 9 mars mais 12 courageux étaient tout de même au rendez-vous à Saint-Michel de Rieufret et finalement, il a fait plutôt beau.
Quelques explications sur le nom de ce coquet village près de Saint-Selve : le Rieufret est un ruisseau qui tire son nom de la fraîcheur de ses eaux. Plus loin, il prend le nom de Barboue, évocateur de ses débordements réguliers et se jette dans la Garonne du côté de Virelade. Et Saint-Michel, à qui est dédiée l’énorme église qui trône en plein milieu du village, a donné dès le Moyen Âge une solide réputation au bourg grâce à ses foires et marchés organisés chaque année les 8 mai et 29 septembre et au pèlerinage sensé apporter le salut et la protection du saint terrasseur de dragon.
Notre circuit débute sur des pistes forestières, entre les parcelles de pins. Nous longeons un joli ruisseau puis apparaît une chapelle isolée, en plein milieu des bois. Construite au XIIIe siècle, elle veillait sur un village de paysans. Puis survint une épidémie de peste noire en 1350. Pensant que le lieu était maudit, les survivants ont quitté le hameau et se sont rapprochés du château de Landiras. Seule l’église et le puits sont restés, abandonnés et bientôt en ruines… Renaissance en 1600, l’archevêque de Bordeaux confie le site aux bons soins de la compagnie de Jésus. Les jésuites restaurent l’église, nommée Sainte Magdeleine et ajoutent probablement quelques bâtiments autour. Mais la compagnie de Jésus est dissoute en 1763 et ses biens confisqués. Après la Révolution, l’activité religieuse cesse, la chapelle devient une ferme, et est transformée pour répondre à ses nouvelles fonctions : percement de fenêtres, ajout d’un évier avec évacuation extérieure et d’une cheminée. De nouveau abandonnée, probablement du fait de son isolement, la chapelle tombe de nouveau en ruine jusqu’à ce que le maire de Landiras décide de la faire restaurer et confie le chantier à une architecte du patrimoine. Elle est aujourd’hui toute pimpante au milieu de sa clairière avec ses murs en pierres claires et ses jolis vitraux. Et pour qui sait observer, elle raconte son histoire sur ses murs.
Reprenons la piste, toujours vers le sud, et nous croisons le château de Landiras, d’un côté les ruines de l’ancienne demeure de Jeanne de Lestonnac et de l’autre une maison de maîtres du XIXe siècle de belle facture entourée de vignes.
Et nous regagnons Saint-Michel, toujours dans les bois.
Certes les chemins du jour n’étaient pas les plus beaux du département, mais par les temps qui courent, ce devait être les moins sales… Il suffisait de contourner les flaques d’eau pour revenir tout propre, mais certains ne résistent pas au plaisir de sauter dans les flaques !
A bientôt pour de nouvelles aventures...
Anne