SEJOUR DANS LE LUBERON DU 22 AU 29 AVRIL 2012
Lundi 23 avril 2012
Le matin la promenade dans le village de Fontaine de Vaucluse nous amène jusqu’à la source. Cette résurgence par son importance est la cinquième au rang mondial avec un débit annuel de près de 700 millions de m3.
Mais après un hiver particulièrement sec le L débit ce jour là n’est « que » de 11 m3 / s. (En période humide il peut dépasser les 100 m 3 / s !) Nous pouvons nous approcher du gouffre (plus de 300 m de profondeur sous le niveau de l’eau !) d’où jaillit la source.
Un chemin escarpé et fort pentu nous amène ensuite au château qui domine le village
Edifié avant l’an 1000 par les moines de Saint Victor pour protéger le tombeau de Saint-Veran, il est devenu au 13e siècle la propriété de l’évêque de Cavaillon qui, ami des arts et des lettres, accueillera le poète Pétrarque au début du XIV ° siècle.
Après un pique-nique dans le parc du centre départemental en route pour les gorges du Régalon sur le versant sud du Petit Luberon. Nous étions prévenus : pour cette promenade seulement 360 m de dénivelé sur 9 km mais quelques passages acrobatiques où les 11 messieurs du groupe ont dû prêter main forte ( Françoise je n’en dirai pas davantage) pour hisser tout le monde par dessus les blocs rocheux amoncelés dans la gorge.
Cure minceur indispensable pour traverser les gorges !
Avant le repas les familles Cheyssou et Peter inaugurent une pratique dont le succès ne se démentira pas tout au long de cette semaine, celle de l’ apéroquivabienaprèslarando’ : ce soir vin de noix maison avec saucisson de montagne … humm !
Mardi 24 avril 2012
Après le petit déjeuner les chauffeurs vont déposer les véhicules à Gordes (14 km) et reviennent au centre. Nous partons pour rejoindre Gordes par le chemin des fileuses. En 1886 la dernière filature de Gordes (pour les nombreux élevages de vers à soie dans la région) brûla et les ouvrières partirent à Fontaine de Vaucluse pour s’employer dans les papeteries. En suivant le sentier rocailleux nous aurons une pensée pour ces femmes qui empruntaient ce chemin deux fois par jour pour accomplir leur longue journée de travail.
Après une heure et demie de montée nous rejoignons le mur de la peste. C’est un mur de pierres sèches qui traverse les Monts-de-Vaucluse, sur une longueur de 25 km, élevé en 1721 pour protéger le Comtat Venaissin de l'épidémie de peste qui avait débuté en 1720 à Marseille apportée par la cargaison du Grand St Antoine. Cette barrière sanitaire, construite en 5 mois, était gardée par un millier de soldats pour empêcher quiconque de passer la ligne. Mais la peste entra tout de même en Avignon par le Rhône et ravagea tout le Comtat (1 habitant sur 4 décède en Provence).
Une autre montée assez éprouvante et nous descendons dans un vallon avant d’attaquer (le mot n’est pas trop fort) un passage rocheux où nous devons hisser quelques adhérents (es) à l’aide d’une corde.
Après ces émotions le pique nique sera le bienvenu.
Quelques vallons plus tard l’abbaye de Sénanque, fondée en 1148 et aujourd’hui pur témoin du rayonnement de l'ordre cistercien en Provence s’offre à nous. Nous y retrouvons à l’heure dite une autre partie du groupe qui, sous la conduite de Jean Claude, était partie de Gordes à notre rencontre.
Après le franchissement des gorges de la Sénancole, une erreur de navigation de notre guide nous contraint à redescendre pour mieux remonter par un autre chemin (dans la colonne quelques « ‘Dédékilétropfort’ finalement pas si fort que ça » se font entendre !).
C’est en traversant le village des Bories que nous arriverons à Gordes à temps pour une bonne bière après tout de même 22 km et 915 m de dénivelés cumulés sur la journée.
Mercredi 25 avril 2012
Aujourd’hui au programme la visite d’Avignon et du Palais des Papes. Le matin rendez-vous avec notre guide pour s’enfoncer dans les dédales des salles du Palais. A travers cette visite c’est toute l’histoire du Comtat Venaissin et de la papauté qui va revivre pour nous : depuis la première installation des papes à Avignon en 1309 jusqu’à la lutte, après le Grand Schisme de l’église, entre Papes (à Rome) et Antipapes (à Avignon) qui ne se terminera qu’en 1418.
A midi le pique-nique se fera sur les pelouses du Rocher des Doms qui domine le Rhône et le célèbre Pont Saint Bénézet sur lequel nous ne sommes pas allés danser.
L’après midi notre guide nous emmènera à la rencontre de quelques magnifiques monuments qui chacun leur tour nous raconteront un bout de l’histoire de cette ville où l’homme à vécu depuis le néolithique.
Avant de rejoindre notre hébergement de Fontaine de Vaucluse les participants vont dévaliser les caves à vin pour approfondir au cours des repas notre connaissance de la Provence et proposer au groupe des apéritifs découverte de la région (Beaume de Venise en blanc, en rosé, en rouge …).
Jeudi 26 avril 2012
Aujourd’hui nous partons vers le nord du Vaucluse pour découvrir les célèbres dentelles de Montmirail.
Une bonne heure et demie de montée nous amène au pied des rochers que nous longeons par un sentier rocailleux et escarpé à souhait.
Après avoir admiré la vue sur les dentelles une partie du groupe redescend directement vers le lieu du pique-nique tandis que les plus téméraires poursuivent le long de la falaise.
Tout le monde se retrouve avec plaisir pour « casser une petite croûte »
Mais ce n’est pas fini, il faut remonter sur une autre crête, les jambes sont lourdes et le pas n’est pas toujours assuré. Une ‘presque chute dans le vide’ nécessitera des soins intensifs (le secret médical nous interdit bien évidemment de publier ici le visage de la propriétaire du genou, mais … cherchez bien : la victime est quelque part sur la photo du groupe).
Tout se terminera pour le mieux, après un massage au Baume du Tigre, le soir, l’apéritif au Beaume-de-Venise fera le reste.
Vendredi 27 avril 2012
Aujourd’hui randonnée dans le pays des ocres avec un premier circuit qui nous permet de découvrir la région de Rustrel. Pour une fois pas de difficultés, mais une balade pour le plaisir des yeux. Notre parcours nous conduira à travers les anciennes carrières d’ocres dont l’exploitation atteignit son apogée dans les années 1920 – 1930.
La crise de 1929 et l’apparition des colorants artificiels entraîna son déclin. Aujourd’hui une seule carrière est en exploitation mais exporte les colorants dans le monde entier des pays scandinaves à l’Afrique du sud.
Notre octogénaire (chut ! pas de nom) fit preuve une nouvelle fois d’une santé, d’un dynamisme et d’une audace à toute épreuve. Suivie comme son ombre par ses anges gardiens, elle mérita amplement le titre de cigale d’or 2012 qui lui sera décerné le lendemain.
Est-ce l’absence des habituelles difficultés (pas de rochers à escalader, pas de dénivelé à couper le souffle) ? ou bien tout simplement le plaisir d'être ensemble, tout le monde fut d’excellente humeur tout au long de la journée.
Sur le chemin du retour nous prendrons le temps d’une pause café au pied du château de Rustrel, puis après une nouvelle balade, d’une bonne bière bien fraîche dans le village de Roussillon.
Samedi 28 avril 2012
Dernier jour et grosse rando au programme. Nous allons faire l’ascension du petit Luberon par les Rochers de Baude. Le sentier à partir du village de Robion est annoncé comme particulièrement pentu, rocailleux et escarpé. Il ne nous décevra pas !
Quelques passages rocheux seront franchis à « quatre pattes » mais pimenteront la montée sur le Luberon.
Une fois sur le sommet le vent violent nous oblige à cramponner Carmen pour éviter qu’elle ne s’envole !
La descente sur le village d’Oppède le Vieux se fait dans une combe à la végétation dense au milieu des arbustes fleuris. Le Ventoux enneigé, surnommé le ‘Géant de Provence’, nous domine du haut de ses 1912 m.
Au village d’Oppède nous retrouvons à l’heure dite (bravo la synchro !) le groupe emmené par Jean Claude et qui aura suivi un parcours évitant les rochers de Baude.
Les ruines du château d’Oppède témoignent aujourd’hui du massacre des Vaudois du Luberon en 1545 par les troupes de l’inquisition contre les hérétiques (plus de 3000 personnes massacrées en 5 jours dans 23 villages des deux côtés du Luberon).
Pour cette dernière journée Jérome, le Directeur du centre qui nous a hébergé durant la semaine nous a servi de guide.
Et comme après chaque randonnée, nous attendons avec impatience de soigner nos tendons à grand renfort de bière pression (essayez, vous verrez c’est très efficace !)
Pour clôturer cette dernière journée dignement nous nous sommes offert le champagne ! avant de se dire au revoir autour de la table d’un bon restaurant au bord de la Sorgue …